lundi 11 mai 2009

« Contre une maison sèche »


S’il te faut repartir, prends appui contre une maison
sèche. N’aie point souci de l’arbre grâce auquel, de très
loin, tu la reconnaîtras. Ses propres fruits le désaltéreront.

Levé avant son sens, un mot nous éveille, nous prodigue la
clarté du jour, un mot qui n’a pas rêvé.



Aujourd’hui est un fauve. Demain verra son bond.


La liberté c’est ensuite le vide, un vide à désespérément
recenser. Après, chers emmurés éminentissimes, c’est
la forte odeur de votre dénouement. Comment vous
surprendrait-elle ?

Faut-il l’aimer, ce nu altérant, lustre d’une vérité au cœur
sec, au sang convulsif !


Nos orages nous sont essentiels. Dans l’ordre des
douleurs la société n’est pas fatalement fautive, malgré
ses étroites places, ses murs, leur écroulement et leur
restauration alternés.


Je suis né et j’ai grandi parmi des contraires tangibles
à tout moment, malgré leurs exactions spacieuses et les
coups qu’ils se portaient. Je courus les gares.


Qui croit renouvelable l’énigme, la devient. Escaladant
librement l’érosion béante, tantôt lumineux, tantôt
obscur, savoir sans fonder sera sa loi. Loi qu’il observera
mais qui aura raison de lui ; fondation dont il ne voudra
pas mais qu’il mettra en œuvre.

On doit sans cesse en revenir à l’érosion. La douleur contre
la perfection.




Recueillis dans Le nu perdu


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