samedi 16 mai 2009

« Antonin Artaud »


Je n’ai pas la voix pour faire ton éloge, grand frère.
Si je me penchais sur ton corps que la lumière va éparpiller,
Ton rire me repousserait.

Le cœur entre nous, durant ce qu’on appelle impro-
prement un bel orage,
Tombe plusieurs fois,
Tue, creuse et brûle,
Puis renaît plus tard dans la douceur du champignon.
Tu n’as pas besoin d’un mur de mots pour exhausser
ta vérité,
Ni des volutes de la mer pour oindre ta profondeur,
Ni de cette main fiévreuse qui vous entoure le poignet,
Et légèrement vous mène abattre une forêt
Dont nos entrailles sont la hache.
Il suffit. Rentre au volcan.
Et nous,
Que nous pleurions, assumions ta relève ou deman-
dions : « Qui est Artaud ? » à cet épi de dynamite dont
aucun grain ne se détache,
Pour nous, rien n’est changé,
Rien, sinon cette chimère bien en vie de l’enfer qui prend
congé de notre angoisse.


in Recherche de la base et du sommet


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